Une journée internationale des toilettes ? Vous plaisantez !
Eh bien non.
Car l’accès à des installations sanitaires hygiéniques, qui a été reconnu comme un des droits de l’homme par l’ONU en 2010, est loin d’être une réalité pour un tiers de l’humanité. Qui plus est, parmi les 2,4 milliards de personnes dans ce cas, 946 millions doivent faire leurs besoins à l’air libre.
Outre l’inconfort de la situation personnelle, cette pratique permet la propagation de maladies diverses, causant 280.000 décès par an, par la pollution des nappes phréatiques et des cultures. Au point que 10% de la population mondiale est amenée à se nourrir avec des aliments cultivés dans des champs irrigués par des eaux ainsi contaminées.
Cette pratique touche particulièrement les enfants ; c’est une cause importante de mortalité infantile, estimée à 1.000 enfants par jour ! L’absence de toilettes propres et non mixtes est aussi une cause majeure du décrochage scolaire des jeunes filles à l’arrivée de leurs premières règles.
La journée mondiale des WC est donc une cause très sérieuse tant pour la santé que pour la dignité d’une très large part de l’humanité, principalement en Asie du Sud-Est et en Afrique. Des progrès significatifs ont été accomplis, puisqu’entre 1990 et 2015, la proportion de personnes ayant accès à des des installations sanitaires « améliorées » est passée de 54 à 68%, loin pourtant des 100% que l’ONU avait fixé comme objectif pour 2015. L’organisation mondiale a dû repousser la date jusqu’à 2030.
En Europe, ce problème a été résolu, mais si l’on remonte ne serait-ce que 50 ans ou 60 ans en arrière, combien de personnes étaient encore dans une situation sanitaire précaire ? Chacun a pu apprécier les progrès accomplis entre temps. Souhaitons donc que le tiers de l’humanité qui est encore privé de sanitaires « améliorés » voit sa condition changer du tout au tout dans les 15 prochaines années.
(Source : GÉO de novembre 2015, qui fournit des données détaillées pour 27 pays)